ALGER - Des experts en économie ont unanimement attribué les taux de croissance élevés enregistrés par l'Algérie, avec une baisse continue de l'inflation, aux réformes économiques entreprises par le pays ces dernières années, des indicateurs confirmés par le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), appelant à poursuivre les efforts pour maintenir cette dynamique.
Dans son dernier rapport intitulé "Perspectives de l'économie mondiale", le FMI a maintenu ses prévisions pour une croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie à 3,8% en 2024, et une baisse de l'inflation à 5,3% pour la même année.
A cet égard, l'économiste Mourad Kouachi a qualifié, dans une déclaration à l'APS, ces prévisions du FMI de "logiques", soulignant qu'elles "s'inscrivent dans la lignée des précédentes données des institutions financières internationales telles que la Banque mondiale".
M. Kouachi a attribué ces chiffres aux "réformes entreprises par l'Etat depuis cinq ans, à travers une batterie de lois telles que la loi sur la monnaie et le crédit, la loi portant statut de l'auto-entrepreneur et la loi sur la comptabilité publique, qui ont contribué à l'augmentation des investissements, indiquant que l'Agence algérienne de la promotion des investissements (AAPI) a enregistré, à ce jour, plus de 10.000 projets".
Selon le même expert, l'Algérie bénéficie d'un confort financier grâce à la reprise des secteurs productifs, les réserves de change dépassant 70 milliards de dollars, avec la maitrise des importations, passées de 65 milliards de dollars à environ 45 milliards de dollars par an.
Pour sa part, l'expert et conseiller économique Abdelkader Slimani a affirmé à l'APS que les réformes économiques initiées par le président de la République ont contribué directement à encourager l'investissement et à attirer les capitaux, ce qui a stimulé la croissance du PIB.
Selon l'expert, plusieurs secteurs, tels que les hydrocarbures, les énergies renouvelables, l'agriculture, les mines et les services ont permis à l'économie nationale de maintenir sa progression.
Cependant, le secteur du bâtiment est attendu de contribuer grandement aux recettes du pays, notamment avec les grands projets de logements, dont le programme AADL 3.
Concernant la différence entre les prévisions de croissance du FMI et celles du gouvernement, M. Slimani a expliqué que cela est dû à la période de publication du rapport, en ce sens que le FMI utilise des données mensuelles, tandis que l'Etat s'appuie sur des données annuelles, ajoutant que le rapport du FMI prévu après la fin de 2024, devrait approcher le chiffre de 4,4 % anticipé par le ministère des Finances.
Quant à l'inflation, le FMI prévoit une baisse significative en Algérie, avec un taux de 5,3% en 2024, après un niveau de 9,3% en 2023, et une poursuite de cette tendance jusqu'à 5,2% en 2025.
Le ministre des Finances, Laaziz Faid avait récemment souligné "un ralentissement palpable" de l'inflation en Algérie au cours des neuf premiers mois de cette année, tombant à 4,25 %, contre 9,3 % pour la même période de 2023".
Dans ce cadre, l'expert en économie, El Houari Tighersi a indiqué dans une déclaration à l'APS, que le taux d'inflation en Algérie est lié aux biens importés, notamment ceux semi-finis et finis. Les perturbations des marchés mondiaux et les différentes crises ont affecté les consommateurs algériens, entraînant une hausse précédente de l'inflation. Il a rappelé les augmentations salariales atteignant 47%, et la politique de subvention de l'Etat, qui ont contribué à absorber l'inflation et à en réduire les effets.
L'intervenant s'est dit optimiste quant aux indicateurs positifs observés dans plusieurs secteurs économiques, soutenus par des institutions internationales. Cela pourrait générer une production accrue et de nouveaux emplois.
Ainsi, les prévisions de la loi de finances 2025 portent sur une croissance notable dans les secteurs tels que l'industrie, l'agriculture, les travaux publics, l'habitat et autres, ce qui, selon lui, "contribuera à maintenir la tendance baissière de l'inflation".